Pour qu’une agence ou un freelance puisse donner vie à votre projet, ils doivent avant tout le comprendre intimement. En effet, la qualité de la réponse que vous recevrez dépendra directement de la clarté de votre demande initiale.
Le cahier des charges est donc le point de départ de toute collaboration fructueuse. Il sert à la fois de feuille de route pour les équipes techniques et de garantie contractuelle pour vous en délimitant le périmètre, le budget et les délais. Mais par où commencer ? Nous vous guidons à travers quatre phases essentielles pour rédiger un brief qui séduira les meilleurs experts.
Étape 1 : De l’idée au concept : définir la vision et la cible
Pour rédiger un cahier des charges efficace, identifiez d’abord clairement le problème à résoudre. En complément, la description du contexte entrepreneurial et des objectifs donne une vision globale essentielle.
Dans cette optique, l’analyse concurrentielle est indispensable pour positionner votre offre sur le marché. Pour ce faire, identifiez les forces et les faiblesses des solutions existantes pour dégager une proposition de valeur unique.
Pour réussir le développement de son application mobile, il faudra aussi se pencher sur l’humain. Qui utilisera votre outil ? Au lieu de viser le grand public, dressez des portraits-robots précis de vos utilisateurs types, appelés « personas ». L’idée est de définir leur âge, leurs habitudes technologiques et leurs besoins frustrés.
Étape 2 : Le cœur du réacteur : détailler les fonctionnalités (MVP)
C’est ici que vous transformez vos intentions en actions concrètes. Néanmoins, le piège classique est de vouloir créer une usine à gaz dès la première version. Nous vous conseillons vivement d’adopter la stratégie du MVP (Minimum Viable Product).
Il s’agit de lister toutes les fonctionnalités rêvées puis de les hiérarchiser par ordre de priorité. Quelles sont les fonctions vitales sans lesquelles l’application n’a aucun sens ? Il peut s’agir par exemple de :
- la création de compte,
- de la géolocalisation,
- ou d’un système de paiement sécurisé.
Les options de confort, comme le « mode sombre » ou la gamification avancée, pourront être intégrées dans des mises à jour ultérieures. Autrement dit, rédigez vos besoins sous forme de scénarios : « En tant qu’utilisateur, je veux pouvoir filtrer les produits par prix afin de gagner du temps ».
De même, soyez exhaustif sur les règles de gestion. Que se passe-t-il si l’utilisateur oublie son mot de passe ? Aussi, décrivez le rôle de l’administrateur (vous) : aurez-vous besoin d’un tableau de bord (Back-Office) pour gérer les contenus et les utilisateurs ?
En somme, plus cette partie sera détaillée, plus le devis final sera précis, ce qui évitera les surcoûts désagréables en cours de route.
Étape 3 : L’apparence et le parcours : structurer l’UX/UI
L’expérience utilisateur (UX) et l’interface utilisateur (UI) sont les garants de l’adoption de votre produit. Puisqu’il est difficile d’expliquer un design avec des mots, intégrez donc des schémas, même sommaires, dans votre cahier des charges.
Par ailleurs, la création d’une arborescence (le plan du site) permet de visualiser la profondeur de navigation. Pour cela, proposez des maquettes filaires (wireframes) pour montrer la disposition des éléments sur l’écran : où placer le bouton d’appel à l’action ? Où s’affiche le menu ?
D’un autre côté, si vous possédez déjà une charte graphique (logo, typographies, codes couleurs), elle doit impérativement figurer en annexe du document.
Bien que l’agence ou le freelance aura pour mission de sublimer ces éléments, vous devez donner le ton : souhaitez-vous une ambiance institutionnelle, ludique, épurée ou luxueuse ? En outre, n’oubliez pas les contraintes d’accessibilité : votre application doit-elle être utilisable par des personnes malvoyantes ?
Étape 4 : La réalité du terrain : spécifications techniques et budget
En matière de technologie, vous avez un choix important à faire : opter pour du développement natif (spécifique à iOS et Android) ou hybride (une seule base de code pour les deux). Alors que le premier offre des performances optimales, mais coûte plus cher, le second permet un déploiement plus rapide et économique.
Si vous n’avez pas la compétence pour trancher, demandez aux prestataires de vous conseiller dans leur réponse en justifiant leur choix.
Quant à la sécurité des données, elle est non négociable. Avec la rigueur du RGPD en Europe, vous devez spécifier comment les données personnelles seront stockées et protégées. De plus, précisez si votre application doit communiquer avec d’autres logiciels existants via des APIs (votre CRM ou votre site e-commerce actuel).
Pour finir, malgré la réticence de certains porteurs de projet à dévoiler leur enveloppe, donner une fourchette budgétaire permet aux agences de calibrer leur proposition. Quoi qu’il en soit, imposez une date limite de livraison (deadline) ou des jalons impératifs (comme un salon professionnel).